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LE SIÉGE DE PARIS

12 novembre.

Nous étions chez Mme Dorian. M. Pierre Véron s’indignait contre les journaux qui parlent de paix. Il a répondu ce matin dans le Charivari par un houspillage en règle de MM. les capitulards. M. Pierre Véron, qui est à l’état-major du gouverneur de Paris, croit à une sortie très-prochaine, à une vraie, grosse sortie.

Dorian crée des ateliers d’armes en plein Belleville. Il connaît bien les ouvriers et les comprend ; dans ses nombreuses usines des Pyrénées, de la Loire, il n’a jamais eu à subir une seule grève.

M. Charles Edmond, que je trouve en rentrant chez moi, me répond Pologne quand je lui parle France. Nous mêlons nos tristesses patriotiques.

— Les conditions matérielles, les pertes de territoire, me dit-il, les délimitations vagues, ne font pas rayer un pays de la liste des nations, parce qu’un vainqueur l’efface de la carte géographique. Voyez la Pologne ! elle existe et vit