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31 OCTOBRE.


maintient dans des régions agréables et saines.

Il m’a fait, sans le vouloir, un grand chagrin.

Il venait aujourd’hui même de recevoir des nouvelles de sa fille et il ne cessait de pousser des exclamations de bonheur ; il relisait sa dépêche, la montrait à nos amis qui s’en réjouissaient avec lui, qui tous, sauf Jourdan et moi, ont maintenant des nouvelles de leurs enfants.

Mme Ménard-Dorian sait que sa fille est superbe, elle n’a reçu que trois mots « Pauline est superbe ! » Mais combien de rêves bleus ces quelques syllabes lui font faire !

M. John Lemoinne nous a raconté que sa fille, huit jours après leur séparation, la veille de l’investissement, lui écrivait ou lui faisait écrire par sa mère : « Je ne me souviens plus de ta figure, envoie-nous ton portrait. » Elle a cinq ans.

M. Cernuschi ressent pour la France une passion qui nous enorgueillit. La différence entre lui et M. H… est curieuse. L’Italien nous dit : « La France est si vaillante que, si elle est vaincue, je me fais naturaliser Français. » L’A-