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LE SIÉGE DE PARIS

Il parait que sérieusement nous allons sortir. On dit que les soldats, que l’armée demandent la paix ; je le crois difficilement, mais raison de plus pour marcher, puisque la garde nationale est prête.

Les gamins appellent M. Ducrot « ni l’un ni l’autre ! » parce qu’il n’est revenu ni mort ni victorieux.

On ne sait pas si c’est M. Ducrot ou M. Trochu qui refuse, pour la prochaine affaire, d’employer la garde nationale. Sois bien certaine, ma chère Alice, que l’ennemi de la garde nationale est le plus piètre des deux ; le moins résolu, celui qui a obligé l’autre à repasser la Marne ! Est-ce M. Trochu ? Est-ce M. Ducrot ? Pourvu que ça ne soit pas tous les deux qui se soient fait repasser la Marne réciproquement.

Que d’humbles héros, que de pauvres gens courageux, que de vrais Français dans ces compagnies de guerre, dans ces bataillons de marche !

Ce n’est pas impunément qu’on refoulera tant de patriotisme, tant de volonté de combattre et de mourir pour la patrie ! Que tout ce qui résul-