Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/402

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
386
LE SIÉGE DE PARIS


d’une maison, une famille a été broyée, père, mère, jusqu’à la nourrice, et une petite fille de six mois est restée suspendue dans son berceau à quelques millimètres du précipice ouvert par l’obus.

Ces deux jours-ci, on recommence à parcourir les quartiers bombardés. Je suis allée moi-même rue des Écoles, où est l’appartement de mon père, et, par la rue du Cherche-Midi, au ministère des travaux publics. Bien des gens qui n’affronteraient pas un coup de fusil courent après les obus et assistent tranquillement à leur explosion.

Des bombes sont tombées rue du Bac, jusqu’en face des Missions-Étrangères. Rue Madame, quatre obus ont éclaté dans la même cour. En traversant une place, j’ai entendu un gamin dire à son camarade :

— Je te dis qu’elles tombent de ce côté-ci, les obuses ! Tu vois bien les trous, c’est le bon endroit !

M. de Reims, qui est très-lié avec le commandant Potier, l’auteur de nos canons de sept, me disait que celui-ci s’étonne de la violence du