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quelle différence avec celles d’autrefois ! On dirait que les familles ne prennent plus le même plaisir à frayer ensemble. Expliquez ça.

Tant bien que mal, on se remet à travailler. Au surplus, voilà le temps de la cueillette des chanvres. Déjà les femelles sont mûres.

Chanvriers et chanvrières partent le matin, tout engourdis ; mais on s’égaye vite aux champs. L’odeur du chanvre, voyez-vous, monte quelque peu à la tête des chanvriers et les pousse à chanter, comme plus tard le chènevis porte les moineaux à siffloter.

La cueillette des femelles une fois achevée, on entreprend celle des mâles[1].

Dans nos pays, la culture du chanvre ne

  1. Les paysans confondent la mâle et la femelle en raison du préjugé qui attribue toujours la supériorité et la force à l’individu mâle.