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dans ce champ et je te dirai tout le secret pour parvenir. »

« Si c’est tout ce que tu as à me proposer, répondit le brave colon, rien à faire avec moi aujourd’hui. Cet enfant que le bon Dieu m’a donné, je le garde et rien au monde ne pourra me séduire pour me le faire abandonner. C’est le plus grand bien que je désire, ni les richesses, ni le bien-être, les plaisirs ou les grandeurs ne peuvent m’influencer. »

Devant cette décision arrêtée du bon père à l’égard de son enfant, le diable fit à nouveau une scène de colère outrée et ce fut encore en proférant et redoublant ses menaces et ses imprécations qu’il pirouetta sur ses talons et s’en retourna dans son séjour de réprouvé.

Parvenu à la maison, toujours pressant son cher enfant dans ses bras, le brave colon s’empresse de raconter à sa femme ce qui venait d’avoir lieu. Ces honnêtes gens étaient de braves chrétiens, ils adressèrent de suite une fervente prière de reconnaissance et de remerciement à Dieu pour sa visible protection, ils s’empressèrent de raconter l’événement aux amis et connaissances, la nouvelle se répandit partout dans les villages environnants et tous à l’unisson les braves colons décidèrent d’avoir beaucoup d’enfants, beaucoup de ces chers petits enfants roses, emblème de candeur et d’innocence, prière vivante et continuelle vers le ciel, pour se protéger contre les embûches et l’entraînement au mal.

Point n’est besoin d’ajouter que cette promesse et cet engagement furent exécutés à la lettre, et que