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CHAPITRE VII

L’ARAIGNÉE

Tout le temps qu’avait duré la narration un silence parfait avait régné parmi le groupe d’enfants, seulement on pouvait lire les impressions diverses qui se lisaient sur ces petits fronts qui se fronçaient ou imprimaient des signes de colère aux récits des souffrances du petit Canadien.

Sur la figure se reflétait le ressentiment éprouvé dans le cœur et l’âme d’un chacun.

« Qu’il était donc méchant, le grand sorcier, remarqua une petite cousine ; c’est heureux qu’il soit mort, il ne fera plus souffrir de petits enfants.

Jean, lui, était monté debout sur sa chaise et criait : « Si j’avais été là ! Je l’aurais bâtonné avec un gourdin ! » Le plus jeune, le petit orphelin du voisinage, reportait ses regards de la pendule à tante Rose et malgré les marques de frayeur peintes sur sa figure, ne paraissait pas pressé de s’en retourner chez lui et semblait dire : « Tante Rose continuez, encore, encore ! »

Tante Rose pour atténuer l’effet produit par la triste histoire de Patira et faire diversion, ramener la