Page:Lambert - Contes de tante Rose, 1927.pdf/8

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —

CHAPITRE II

LE PARRAIN DE L’ENFANT

Issues de la Province de Québec, nos grand’mères se faisaient remarquer par leur dignité, leur sagesse, leurs manières simples et la haute réserve où pointait un peu de timidité, ne pouvant qu’ajouter et imprimer à leur personne un peu plus de grâce et de candeur.

Il ne faut pas être méchant, car nos mères canadiennes ont trop de mérite encore aujourd’hui, pour manquer de déférence et de respect à leur égard. Mais, je préférerais celles-là à celles de nos jours, dont un grand nombre, ayant pris contact avec des femmes de nationalités étrangères, se sont plu à copier les toilettes tapageuses et les libertés qui n’auraient pas été tolérées chez les premières. Inclinons-nous devant l’inévitable, et passons au sujet qui doit nous occuper.

Un soir, le plus âgé des garçons de la tante Rose vint annoncer à la famille qu’il était encore une fois l’heureux père d’un nouveau gros garçon. La tante, en jetant un regard vers Jean et son épouse leur dit :

« On a lieu de se réjouir et pour celui- comme pour les autres. Le parrain et la marraine ne lui feront pas défaut. » Le cousin avoua de suite avoir pensé