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JOURNAL D’UN BIBLIOPHILE

me il y en a beaucoup, je m’objecte qu’on en prenne trop sur le compte du même.

Je voulais savoir jusqu’à quel point l’on poussait la persécution sournoise et injuste dont j’étais victime.

Je pris un moyen nouveau et risqué. C’était en 1918. Je venais de faire publier ce volume de « Rencontres et Entretiens ».

Aussitôt reçu, j’en pris un exemplaire et allai le présenter à mon ami. En même temps, j’écrivis, en sa présence, sur la couverture du volume : « Homage de l’Auteur » avec un seul « M ».

J’avais affaire à un magasin tout près de là. Je partis laissant mon ami les yeux roulants de contentement.

Quinze minutes plus tard, je passai de nouveau devant le bureau de Wilfrid. Il en sortait deux figures connues, maître Lachance et Rémi.

Rémi était quelquefois le bailleur de fonds de Léo.

Le premier me dit :

— Vous avez publié un volume de légendes, j’en veux un exemplaire et veuillez signer votre autographe avec les mots : « Hommage de l’auteur ».

— Moi aussi j’en veux un, me dit Rémi, en faisant la grimace.


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