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LAIDE

recherchées et de plus en plus suivies par le monde artistique, étaient une grande source de plaisir pour Guy, pour Hélène, pour Martial et pour Romain. Les conversations de chacune des soirées, redites, commentées durant une partie de la semaine, ranimaient l’intérêt de leurs causeries, alimentaient les distractions de leur intimité. Guy ne s’ennuyait plus à Paris. Il arrivait chez Hélène à quatre heures, et s’installait dans ce bel hôtel, toujours plein de fleurs et de lumières, où, chaque jour, chaque soir, quelque surprise gracieuse l’attendait soit à table, soit au salon blanc, soit dans l’appartement qui lui était destiné. La constante belle humeur d’Hélène, toujours voulue, ne subissait aucune atteinte. La solidité de ses jugements, sa spontanéité cultivée, son affection désintéressée, la vie qu’elle savait répandre sur chaque chose, sa préoccupation d’éviter à ceux qu’elle aimait toute irritation inutile, toute fatigue vulgaire, faisaient qu’on goûtait auprès d’elle un repos éveillé, quelque chose comme une existence purement