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CAJOLETTE ET LA STATUE…

à défricher, dans sa demeure primitive, sa cabane de bois rond.

Avant de le quitter définitivement pour revenir aux États-Unis, j’étais allé lui faire une visite d’adieu. C’était en plein hiver, la veille une forte bordée de neige s’était abattue dans la région. En entrant dans la cabane de mon ami Andé, je fus suffoqué par l’excessive chaleur qui y régnait : « Tiens ! lui dis-je, craindrais-tu le froid maintenant ? » — « Moi ! craindre le froid ! Tu n’y penses pas répliqua-t-il, en me désignant un énorme poêle à deux ponts rougis à blanc. En voilà un qui gagne « son loyer » et je n’ai pas à craindre le froid avec lui, car il chauffe tellement bien que sous sa puissante influence, jamais en hiver tu n’y verras de neige autour de ma cabane. »

Je sortis quelques instants après et constatai en effet la vérité de son assertion : de dix à douze pieds autour de la cabane, il n’y avait pas un brin de neige. Le poêle de Cajolette la faisait disparaître à mesure qu’elle tombait. Si l’ami Andé possédait un protecteur merveilleux contre le froid de l’hiver, il avait un non moins bienfaisant défenseur contre les grandes chaleurs.

L’été précédent j’étais allé, un dimanche après la messe, prendre le dîner avec mon ami.