Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
40
RENCONTRES ET ENTRETIENS

spécialement chantée pour les Canadiens ; de plus, il devait s’efforcer de faire le sermon en français, douceur à laquelle les Canadiens de l’endroit n’avaient guère été habitués, mon ami me demanda si je serais du chœur ; avec enthousiasme, j’approuvai l’idée. Charles et moi nous eûmes bientôt fait de trouver six autres compagnons au gosier éprouvé, et sans plus tarder, nous nous mîmes à l’œuvre.

Le jour venu, nous étions prêts à affronter la critique de toutes les langues de « Central Village ».

La journée s’annonçait bien belle. Le soleil levé depuis longtemps s’était faufilé partout, faisant danser ses rayons sur les maisons et les arbres qu’il semblait vouloir rajeunir.

La brise du matin se réchauffait peu à peu et promettait de nous continuer ses caresses réconfortantes.

Le plus joyeusement du monde, nous nous mîmes en route et nous arrivâmes à « Capital Village » quelques minutes seulement avant la messe, juste assez tôt pour nous mettre en rapport avec l’organiste de circonstance, un vieux garçon qui d’ailleurs, s’acquitta de sa tâche à la perfection.

Le plain-chant fut réellement enlevé ; les quelques mots de français plus ou moins