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RENCONTRES ET ENTRETIENS

l’habitude de donner des « petits noms » aux enfants. Le plus vieux de nos garçons reçut au baptême le nom d’Adélard ; tout petit on l’appelait, Tilar ; et le nom de Tilar lui est resté. En arrivant ici il dut aller à l’école américaine comme vous savez. La maîtresse, une Irlandaise ne pouvant ou ne voulant pas écrire ces noms de Tilar ou Adélard, l’enregistra dans ses cahiers sous le nom de Lawrence. La première fois que j’allai à l’Hôtel-de-ville demander un permis de travail pour mon garçon, je le fis connaître sous le nom de Tilar. Puis il fallut une recommandation de la maîtresse qui le connaissait sous le nom de Lawrence.

« L’employé au bureau, à la vue de ces deux noms manifesta sa surprise, alors il fallut faire venir le baptistère de l’enfant. La troisième visite fut un voyage blanc, le bureau des écoles étant fermé. Aujourd’hui pour la quatrième fois j’arrive à l’Hôtel-de-ville, au bureau des commissaires d’école avec le baptistère qui contient cette fois le vrai nom du garçon, Adélard. Adélard ! Tilar ! Lawrence ! les commissaires sont plus que jamais interloqués devant tous ces noms, et ne veulent rien entendre. Il me faudra encore retrouver d’autres preuves de l’identité de mon garçon avant