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Page:Lambert - Rencontres et entretiens, 1918.djvu/96

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RENCONTRES ET ENTRETIENS

« Un autre ajouta : « Remontons en prendre encore une seconde ; c’est si plaisant ! — Non, dit le plus âgé, car il se fait tard, et nous avons encore bien du chemin à faire. » Mais le plus jeune se hâta d’ajouter : « C’est égal ! on pourra dire que nous avons eu du plaisir avec notre vieille mère, même après sa mort. Elle n’en sera nullement offensée, j’en suis sûr, elle qui était si gaie du temps qu’elle vivait. » Et les sept frères continuèrent leur chemin à travers les bois pour se rendre au village, exécuter le dernier vœu de leur bonne mère, avant de mourir.

Les sept garçons revenus à leur domicile d’où le père et la mère étaient disparus, ne goûtaient plus les jours heureux d’autrefois.

Dix mois plus tard, ils résolurent d’entreprendre un second voyage. Ils voulaient revoir ce village qui les avait tant émerveillés l’année précédente. Ils partirent donc à la file indienne suivant le même sentier parcouru l’année précédente.

Tout à coup ils débouchèrent d’un bois, tout près d’un immense champ de lin tout fleuri et tout bleu.

L’aîné s’arrêtant, s’adresse à ses frères et leur dit : « Mes frères je crois que nous sommes égarés. Qu’allons-nous faire ? »