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RENCONTRES ET ENTRETIENS

en traversant » Il fait mettre ses frères en ligne et commence à compter en se désignant le premier : moi c’est moi, et le doigt pointant ses frères ; — un, deux, trois, quatre, cinq, six. Tiens ! il en manque un ; recommençons. Une deuxième fois il compte comme avant : moi c’est moi, — un, deux, trois, quatre, cinq, six.

« Eh bien ! mes frères il en manque un, il faut trouver quelques moyens pour aller le secourir, » mais le plus jeune des garçons qui était penché au-dessus du vieux puits abandonné, apercevant tout-à-coup son visage se refléter dans l’eau au fond s’écria : « Mes frères ! il est ici je le vois qui se noie ! vite à son secours. »Le plus vieux se suspend par les mains au rebord du puits et les autres, faisant échelle s’accrochent à la suite les uns des autres, jusqu’à ce que le dernier vienne presque à toucher le fond du puits tout près de l’eau : Mais une telle grappe devenait bientôt lourde à porter pour le premier en haut du puits,

Il s’écria : « dépêchez-vous je suis fatigué. Tâche de tenir bon encore un instant lui dirent ses frères, et si tu es trop fatigué, dit le plus jeune, eh bien ! crache-toi dans les mains. » Ce fut le signal de la dégringolade. En lâchant prise pour se cracher dans les mains le malheu-