des auteurs respectables qui ont cru qu’elles avoient en elles des qualités qui les pouvoient conduire à de grandes choses, comme l’imagination, la sensibilité, le goût : ce sont des présens qu’elles ont reçus de la nature. J’ai fait des réflexions sur chacune de ces qualités. Comme la sensibilité les domine, et qu’elle les porte naturellement à l’amour ; en passant par son temple, il a bien fallu lui payer tribut, et jeter quelques fleurs sur son autel. J’ai cherché si on ne pouvoit point se sauver des inconvéniens de l’amour, en séparant les vices des plaisirs, et jouir de ce qu’il a de meilleur. Jai donc imaginé une Métaphysique d’Amour : la pratiquera qui pourra.
Voilà l’histoire de mes idées ; si vous voulez, de mes égaremens. Je serois bien heureuse, si ayant les défauts qu’on reproche à Montaigne, je pouvois, comme lui, conduire ceux qui liront ce petit écrit dans le pays de la raison et du bon sens, quelquefois même dans celui des fleurs et des zéphyrs.