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Page:Lambert - oeuvres completes.djvu/351

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DISCOURS
SUR
LA DÉLICATESSE D’ESPRIT
ET DE SENTIMENT.


Il est de l’ordre de la nature, et peut-être de la justice de son économie, qu’elle charge ses bienfaits de conditions proportionnées à leur valeur. Honneurs, richesses, sentimens, repos même, tout est à prix ; et nous reconnoissons toujours, qu’elle nous a vendu bien cher ce que nous avions cru obtenir de sa pure libéralité.

Celle de ses faveurs qui paroît la plus douce, c’est la délicatesse. Elle découvre mille beautés, et rend sensible à mille douceurs qui échappent au vulgaire c’est un microscope, qui grossit pour cetain temps ce qui est imperceptible aux autres : elle fait l’assaisonnement de tous les plaisirs. Se pourroit-il que, nous procurant tant d’avantages, elle ne fut pas souhaitable ?