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Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/103

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législation, depuis que le coure de l’émigration s’est dirigé fortement vers le pays, et tandis que sous son influence la valeur de toute espèce de propriétés s’élevait, et que les ressources de la province se développaient rapidement et profitablement (pour les anciens habitants) a été de tirer une ligne encore plus marquée entre les deux classes, au lieu d’effacer les distinctions antérieures. La loi qui empêche les Avocats d’Angleterre de pratiquer est d’une origine récente. L’Orateur de la Chambre d’Assemblée réformiste, Mr. Bidwell, était parmi les plus chauds adversaires de toute modification de cette loi qui la rendit moins rigidement exclusive, et dans plus d’une occasion, il donna sa voix prépondérante contre un bill dont l’objet était l’admission des Avocats Anglais à pratiquer dans la Province sans faire une cléricature auparavant. Ce point est de plus d’importance dans une Colonie, qu’il ne paraîtrait au premier coup d’œil à une personne accoutumée seulement à l’état de société qui existe en Angleterre. Les membres de la profession du barreau sont en effet les meneurs populaires, et la classe dans laquelle les législateurs sont choisis dans une proportion plus grande que dans aucune autre classe. C’est par conséquent non seulement un monopole de profit, mais un monopole très considérable de pouvoir, que le corps des hommes de loi cherche, par le moyen de cette exclusion, à s’assurer pour lui-même. Nul homme d’un âge mûr émigrant à une colonie ne pourrait sacrifier cinq ans de sa vie dans une cléricature dont il ne retirerait ni savoir ni habileté. En conséquence le petit nombre d’hommes de profession, qui se sont rendus dans le Haut-Canada, ont tourné leur attention vers d’autres objets, tout en entretenant un grand mécontentement contre l’ordre de choses existant. Et plusieurs qui pourraient y avoir émigré, ne le font pas, ou gagnent quelqu’autre colonie où leurs moyens de vivre ne sont pas entravés par de pareilles restrictions.

Mais comme dans le Haut-Canada, en vertu d’une loi passée immédiatement après la dernière guerre avec les États, les citoyens Américains sont empêchés de tenir des terres, il est d’une plus grande importance que ce pays offre autant d’attraction que possible aux classes moyennes disposées à émigrer de la Grande-Bretagne, la seule classe dont on puisse attendre une accumulation de capital, à être employé à l’acquisition ou à la culture des terres. Le but avantageux de cette loi peut être mis en question, lorsque l’on considère les intérêts de la Colonie ou ceux de la mère-patrie, puisque la richesse et l’activité et le commerce qui en découle pour cette province auraient été beaucoup augmentés, si les avantages naturels du sol et de la situation avaient été offerts à ceux qui en connaissaient mieux l’existence, et qui étaient les plus capables d’aider à leur développement ; et il y a beaucoup de raisons de croire que l’incertitude des titres que plusieurs Américains possèdent sur des terres où ils se sont fixés depuis la passation de cette loi, a été la principale cause de beaucoup de cette déloyauté attiédie, montrée par la population du District de l’Ouest. Mais lorsque cette excision a été résolue, du moins il aurait été sage d’éloigner tout ce qui pouvait entraver l’introduction de ceux pour qui les terres étaient