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Page:Lambton - Rapport de Lord Durham.djvu/12

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prudence et de patriotisme qui détournent les hommes timides ou calmes d’agir avec un parti, qui compromet clairement la tranquillité publique par la violence de sa conduite, le nombre des Canadiens Français, sur lesquels le gouvernement pouvait compter, a diminué par l’influence de ces associations qui les ont entraînés dans les rangs de ceux qui leur étaient liés par le sang. Depuis le recours aux armes les deux races se sont distinctement et complètement rangées l’une contre l’autre. Aucune partie de la population Anglaise n’a hésité de prendre les armes à la défense du gouvernement ; à une seule exception près, il n’a été permis à aucune partie de la population Canadienne de le faire, même lorsque quelques-uns disaient que leur loyauté les portait à le faire. L’exaspération ainsi produite s’est étendue sur la totalité de chaque race. Les plus juste et les plus sensés d’entre les Anglais, ceux dont la politique fut toujours des plus libérales, ceux qui avaient toujours été pour la politique la plus modérée dans les disputes provinciales, paraissent depuis ce moment avoir pris parti contre les Français, avec autant de résolutions, sinon de chaleur, que le reste de leurs compatriotes, et avoir concouru à la détermination de ne plus se soumettre à une majorité Française. Quelques exceptions marquent l’existence de la règle générale de l’hostilité nationale plutôt qu’elles ne militent contre elle. Un petit nombre de Français, distingués par des vues larges et modérées, condamnent encore les préjugés nationaux et la violence ruineuse de leurs compatriotes, tandis qu’ils résistent à ce qu’ils considèrent les prétentions violentes et injustes d’une minorité, et s’efforcent de former un parti moyen entre les deux extrêmes. Une grande partie du clergé catholique, quelques-uns des principaux propriétaires des familles seigneuriales, et quelques-uns de ceux qui sont influencés par d’anciennes connexions de parti, appuient le gouvernement contre la violence révolutionnaire. Très peu de personnes d’origine Anglaise (pas plus, peut-être, de cinquante sur la totalité), continuent encore à agir avec le parti qu’ils épousèrent dans l’origine. Ceux qui affectent de former un parti moyen n’exercent aucune influence sur les extrêmes en contention ; et ceux qui font cause commune avec la nation dont leur naissance les distingue, sont regardés par leurs compatriotes avec une haine aggravée comme étant des renégats de leur race ; tandis qu’ils n’obtiennent que d’affection, de confiance et d’estime réels de ceux auxquels peu ils se sont joints.

Les fondements de la querelle qui sont communément alléguée paraissent, après investigation, avoir peu de chose à faire avec ses