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comprendre. Mais malheureusement les habitants du Bas-Canada furent initiés au gouvernement populaire (self government) justement par le mauvais bout, et ceux à qui on ne confiait pas le gouvernement d’une paroisse, furent mis en état, par leurs votes, d’influer sur les destinées d’un état. Pendant mon séjour dans la province, je nommai une commission pour s’enquérir sur les institutions municipales, et la possibilité d’introduire, un système effectif et libre pour la régie des affaires locales. Les Messieurs chargés de cette enquête, lorsqu’ils furent interrompus dans leurs travaux, avaient fait beaucoup de progrès dans la préparation d’un rapport, qui, je l’espère, développera, d’une manière pleine et satisfaisante, l’étendue du mal existant, et la nature des remèdes qui peuvent lui être appliqués.

Il n’y a jamais eu de fait dans le Bas-Canada aucune institution, dans laquelle aucune portion de la population Française a été réunie pour aucune fin administrative, et parmi les divisions du pays il n’y en a aucune qui ait été faite dans cette vue. Les plus grandes divisions appelées « districts, » sont des divisions purement judiciaires. On peut appeler les comtés des divisions simplement parlementaires ; car je ne connais aucune autre fin de leur établissement que l’élection de membres pour la chambre d’Assemblée ; et pendant la présente suspension du gouvernement représentatif, ils ne sont que des divisions géographiques purement arbitraires et inutiles. Il n’y a pas de centuries (hundred) ni des subdivisions de comtés correspondantes. Les paroisses sont de divisions purement ecclésiastiques, et peuvent être changées par les Évêques Catholiques. La seule institution de la nature d’une administration locale, dans laquelle le peuple ait une voix, est la fabrique, qui pourvoit aux réparations des églises Catholiques.

Les Townships sont entièrement habités par une population d’origine Britannique et Américaine ; et l’on peut dire qu’elles sont des divisions établies pour l’arpentage, plutôt que pour aucune autre fin. Les Townships de l’Est offrent un déplorable contraste dans la régie de toutes les affaires locales, avec l’état avoisinant de Vermont, où les institutions municipales sont les plus complètes, dit-on, qu’il y ait dans aucune partie de la Nouvelle-Angleterre. Dans tout district de la Nouvelle-Angleterre nouvellement établi, un petit nombre de familles qui s’établissent à une certaine distance les unes des autres, sont immédiatement autorisées par une loi à se cotiser pour des fins, locales, et à élire leurs officiers locaux. Les habitants des Townships de l’Est, dont un bon nombre sont natifs de la Nouvelle-Angleterre, et qui tous peuvent faire contraster l’é-