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Page:Lamirault - La Grande encyclopédie, inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, tome 12.djvu/965

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hermaphrodites, parfois polygames ou monoïques par avortement, avec un périanthe double, pentamère, et cinq étamines pourvues d’anthères biloculaires et introrses. L’ovaire supère est surmonté d’un style divisé au sommet en deux branches bifurquées. Le fruit est une drupe ovale ou globuleuse, renfermant une seule graine dépourvue d’albumen. — Les Cordia ont des représentants dans toutes les régions tropicales. On en connaît un grand nombre d’espèces. La plus importante est le Cordia myxa L. (C. sebestana Forsk.) qu’on appelle vulgairement Sébestier, Arbre aux Sébestes. Originaire du Malabar et du Népaul, cet arbre est cultivé depuis très longtemps en Égypte et dans diverses localités de l’Orient. Ses fruits, appelés Sébestes, sont des drupes ovoïdes à sarcocarpe mucilagineux, légèrement sucré. On les employait beaucoup autrefois comme béchiques. En Égypte, ils servent à préparer une sorte de glu, dite glu d’Alexandrie.

Ed. Lef.

CORDICOLES. Nom donné au XVIIIe siècle à une espèce d’affiliation ou de secte catholique qui s’était donné pour mission de faire établir dans le royaume de France la fête du Sacré-Cœur de Jésus, instituée par les jésuites et repoussée alors par le clergé gallican et les jansénistes. Bibl. : Mém. secrets de la République des lettres, 1775.

CORDIER (Mathurin), humaniste français, né en 1479 en Normandie ou dans le Perche, mort à Genève le 8 sept. 1564. Régent au collège de la Marche à Paris, il eut pour élève Calvin qui lui dédia son commentaire sur la première épître de saint Paul aux Thessaloniciens et dont l’influence le gagna à la Réforme. Il fut encore régent au collège de Navarre (1528), puis grammairien à Nevers (1534-1536) et à Bordeaux. Il passa ensuite en Suisse, enseigna au collège de Neuchàtel (vers 1540), à l’école de Genève (1545), au collège de Lausanne (1550), de nouveau à Genève (1557) où il mourut. On lit dans les archives de la Compagnie des pasteurs de Genève la curieuse notice suivante : « Le vendredi 8 de septembre mourut le bonhomme Corderius en grand aage, heureusement et ayant servi jusques à la fin en sa première vocation d’enseigner les enfans et conduire la jeunesse en toute sincérité, simplicité et diligence, selon la mesure qu’il avait reçue du Seigneur. » C’est le plus bel éloge qu’on puisse faire de Cordier. Il a laissé un certain nombre d’ouvrages pédagogiques qui ont eu une grande vogue au XVIe siècle, surtout en Angleterre. Nous citerons : De Corrupti Sermonis emèndatione et latine loquendi ratione liber (Paris, 1540, in-8) ; Sentences extraictes de la Saincte Escriture pour l’enseignement des enfants (1551) ; Epistres chrestiennes (Lyon, 1557, in-16) ; le Miroir de la jeunesse pour la former à bonnes mœurs et civilité de la vie (Poitiers, 1559, in-16) ; l’Interprétation en français des distiques latins qu’on attribue à Caton (Lyon, 1536, in-8, souv. rééd.) ; Rudimenta grammaticœ de partium orationis declinatu (1558) ; Colloquiorum scholasticorum libri IV ad pueros in lalino sermone exercendos (1564, in-8, très souv. rééd. et traduit en français et en anglais) ; Remontrances et exhortations au roi et aux grands de son royaume (Genève, 1561, in-8).

R. S.

Bibl. : Haag, la France protestante ; Paris, 1853, t. IV.

— Bayle, Dictionnaire historique et critique ; Rotterdam, 1720, t. Ier.

CORDIER (Jacques), dit de Bocan, musicien français (V. Bocan).

CORDIER (Nicolas), dit le Franciosino, sculpteur français, né en Lorraine vers 1561, mort à Rome le 25 nov. 1612. Il vint à Rome très jeune, grava d’abord sur bois, puis étudia la sculpture sous la direction de Michel-Ange. Son biographe Baglione donne la liste de ses œuvres les plus importantes : un Saint Grégoire et une Sainte Sylvie dans l’église de Saint-Grégoire-le-Grand ; un Saint Sebastien, une Charité ; les statues couchées sur le tombeau du père et de la mère du pape Clément VIII, à Sainte-Marie-sur-Minerve ; un ange à Saint-Jean-de-Latran ; un ange en marbre tenant les armes pontificales, au Vatican ; une figure d’ange analogue à la précédente, les statues en marbre de David, Aaron, Saint Bernard, Saint Athanase à l’église Sainte-Marie-Majeure ; une Sainte Agnès à l’église de ce nom ; une statue colossale en bronze de Henri IV, roi de France, érigée au mont Celio, en 1608 ; la statue en bronze du pape Paul V, à Rimini.

M. D. S.

Bibl. : L. Dussieux, les Artistes français à l’étranger Paris, 1876, 3e édit.

CORDIER (Joseph-Louis-Etienne), homme politique français, né à Orgelet (Jura) le 16 août 1775, mort à Paris le 13 juin 1849. Élève de l’École polytechnique, il devint directeur des ponts et chaussées dans le dép. du Nord en 1813. Il fut élu député du Jura le 17 nov. 1827. Membre de l’opposition libérale, il signa l’adresse des 221. Réélu le 23 juin 1830 par le Jura, le 1er oct. 1831, le 21 juin 1834, le 4 nov. 1837 par le dép. de l’Ain, le 2 mars 1839, le 9 juil. 1842, le 23 avr. 1848 et le 13 mai 1849, par le Jura, Cordier fit partie de la gauche modérée, puis de l’extrême gauche dans les Chambres du gouvernement de Juillet et de la gauche démocratique à l’Assemblée constituante. Il combattit tour à tour les cabinets Molé et Guizot, et se distingua surtout dans les discussions relatives aux travaux publics. Il était devenu inspecteur divisionnaire des ponts et chaussées. D’une grande compétence technique, il avait été chargé en 1800 avec Polonceau des travaux de la route du Simplon, et il avait exécuté sur la Lys, la Sambre et l’Escaut, des travaux pour l’amélioration de la navigation. Il a laissé un grand nombre d’écrits parmi lesquels nous citerons : Essai sur la construction des routes, des canaux et la législation des travaux publics (Paris, 1824-1829, 2 vol. in-8 et un atlas) ; Considérations sur les chemins de fer (Paris, 1830, in-8) ; Mémoire sur les travaux publics (Paris, 1841-42, 2 vol. in-8) ; la France et l’Angleterre ou Recherches sur les causes de prospérité et les chances de décadence des deux nations (Paris, 1843, in-8).

CORDIER (Pierre-Louis-Antoine), géologue français, né à Abbeville le 31 mars 1777, mort à Paris le 30 mars 1861. Nommé ingénieur des mines en 1797, il fut choisi peu après pour accompagner en Égypte son maitre Dolomieu et à son retour envoyé comme inspecteur des mines dans les Apennins. En 1819, il obtint la chaire de géologie du Muséum, devint en 1822 membre de l’Académie, conseiller d’État dans les premières années du règne de Louis-Philippe, enfin pair de France en 1 839. 11 était inspecteur général et vice-président du conseil des mines. Cordier a publié de nombreux mémoires ; parmi les plus importants citons : la Statistique minéralogique du dép. des Apennins (Journal des Mines, 1812) ; Essai sur la température de l’intérieur de la terre {Mem. Acad. des sciences, 1827, t. VII ; Annales des mines, 1827 ; Mém. du Muséum, 1827), travail auquel se rattache une théorie ingénieuse des volcans en rapport avec l’aplatissement de la terre. Dans son passage à la Chambre des pairs, il s’est vivement intéressé à l’organisation des voies ferrées et maritimes et à l’amélioration des routes.

Dr L. Hahn.

CORDIER (Stanislas-Alphonse), homme politique français, né à Ecouché (Orne) le 27 févr. 1820. D’abord employé dans l’industrie, puis directeur d’une fabrique de toiles peintes où il réalisa de grands progrès dans l’impression des étoffes, il fut nommé membre de la chambre de commerce de Seine-Inférieure en 1857, puis conseiller municipal de Rouen en 1869. Le 8 sept. 1871, le dép. de Seine-Inférieure l’envoyait à l’Assemblée nationale où il siégea au centre gauche, et se distingua dans les discussions relatives aux tarifs douaniers et au travail dans les manufactures. Élu sénateur inamovible par l’Assemblée nationale le 10 déc. 1875, il siège à la gauche républicaine de la haute assemblée. Il a publié : Étude sur 1es industries du coton, du lin, de la soie, et leurs dérivés dans la région nord (Rouen, 1860, in-8) ; la Crise cotonnière dans la Seine-Inférieure, ses causes et ses effets (Rouen, 1864, in-8), et il a collaboré avec MM. Gi-