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GUMUC.II — GliNDULIC

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nir historique se rattachant à Gumuch-Khatié, il faut rappeler la victoire des Russes sur le pacha de Trébizonde le 24 août 1829.

II. District. — Le district de Gumuck-khané occupe une superficiede 3,650kil.q. environ, habités parl50,000hab. environ.

GUMUCH-Tépk (c.-à-d. en turc la colline d’argent). Petit havre de pèche persan sur la Caspienne, à l’embouchure du Gourgân. La population, composée de Turkmènes du clan Yoinout (3,500 âmes) se livre presque exclusivement à la pêche et prépare le caviar que des négociants arméniens se chargent d’expédier en Russie. Le site de Gumuch-Tépé doit son nom aux nombreuses trouvailles de monnaies d’argent faites autrefois par les chercheurs de trésors dans les mines du Quzyl-Alâti, muraille fameuse en Iran et dont la construction, en vue de protéger le pays contre les incursions des peuplades du Toùràn (Gog et Magog), remonterait, d’après les légendes, à Kosroès Nouchirévàn, voire à Alexandre le Grand. Le Qyzyl-Alàn ou muraille rouge, construit en brique, a disparu aujourd’hui, mais l’emplacement en est désigné par une série de buttes situées sur la ligne de partage entre le Gourgân et l’Atrek. Ces buttes (tépé ou kourgdn), qui présentent l’aspect de petites redoutes carrées, sont distantes l’une de l’autre de quarante minutes et mesurent en général 150 pas de long. Sur le parcours, on trouve les traces d’un autre rempart parallèle au premier ; la route passe entre les débris de ce second mur. Le Qyzyl-Alàn commençait au mont Poucht-i-Kemer, à environ 40 kil. de la source du Gourgân, longeait le fleuve jusqu’à son embouchure et s’avançait même à une certaine distance dans la mer ; son développement atteignait une centaine de lieues. Paul Rav. Bibl. : Melgounof, Das sudliche JJfer des Kaspischen Meeres ; Leipzig, 1868, pp. 80 et suiv.

GUNA (Gramm.). Les grammairiens de l’Inde appelaient ainsi l’allongement d’une voyelle brève (a, l , w) obtenu par sa combinaison avec a bref, ê {■=. ai) était le guna de î ; ô (= au) celui de û. Bopp appliqua cette théorie à l’étude des autres langues indo-européennes, et en grec où e = a skr., Et devint le guna de t, eu celui de u, Mais, au lieu que les grammairiens hindous n’avaient en vue qu’une classification empirique, Bopp prétendit que les voyelles gounées étaient réellement issues des voyelles simples. Cette théorie, depuis longtemps contestée, n’a plus que de rares défenseurs. P. Giqueaux.

GUNDA (Turbellariées) (V. Procerodes).

GUNDEMAR(V. Gondemar).

GUNDISALVI (Dominicus), archidiacre de Ségovie, au xn e siècle, traducteur d’Aristote et de ses commentateurs arabes et juifs. Selon Hauréau, il serait l’auteur du petit traité De Unilatc et uno, faussement attribué à Boèce. GUNDUNG (Nikolaus-IIieronymus), philosophe et polygraphe allemand, né à Kirchen Sittenbach, près de Nuremberg, le 25 févr. 4071, mort le 9 déc. 4 729. Il fit des études de théologie, puis alla à Halle étudier le droit près du célèbre Thomasius. Il devint en 4705 professeur de philosophie à Halle, puis obtint successivement les chaires d’éloquence et de droit naturel ; malgré les offres du roi de Prusse, il ne voulut pas quitter son université où de nombreux élèves, attirés par l’originalité de ses idées, suivaient ses cours. Son principal mérite est d’avoir toujours montré une grande indépendance d’esprit. Son ouvrage le plus connu est intitulé Historié der Gelahrtheit, publié par Hempel à Francfort (1734-4730, 5 vol.). GUNDLING (Jakob-Paul, baron de), historien allemand, né à llersbruck, près de Nuremberg, le 46 août 4673, mort à Potsdam le 44 avr. 4734. Il fit ses études dans diverses universités et voyagea ensuite en Hollande et en Angleterre comme précepteur de deux jeunes gens de bonne famille. En 4705, il fut nommé professeur d’histoire et de politique dans la Adelsakademie (académie pour la jeune noblesse fondée par Frédéric I er ), à Berlin. Quand cette académie fut supprimée par le roi Frédéric-Guillaume I er , celui-ci donna à Gundling le titre de conseiller aulique et d’historiographe (4713). Mais sa vanité, sa pédanterie et ses graves défauts de caractère en firent bientôt l’objet des risées du prince et de la cour et il devint un véritable fou de cour que chacun se plaisait à mystifier. Il tâcha de s’enfuir pour échapper à son sort, mais fut repris et ramené (4717). Le roi le nomma alors baron (4724), conseiller intime, l’accabla de titres et le mit à la tête de la Société royale des sciences. On continua à lui jouer les tours les plus risibles et à le tourner en ridicule ainsi que sa femme. Après sa mort, pour faire allusion à ses défauts, on l’enterra dans un tonneau peint en noir et recouvert d’inscriptions bachiques. On a de lui : Leben und Thatcti Friedrichs I (Halle, 4745) ; Auszug brandenburgischer Geschichten (Halle, 4722), et de nombreux ouvrages sur l’histoire de la Prusse et de l’Europe.

Bibl. : Leben und Thalen J.-P. Freiherrn von Gundlings ; Berlin, 1795.

GUNDRY (Sir Nathaniel), homme politique anglais, né à Lyme Régis vers 4701, mort le 23 mars 4734. Membre du barreau de Londres en 4725, il fut député au Parlement en 4741 par le bourg de Dorchester et réélu en 4747. Il se signala comme un des plus âpres opposants à la politique de Robert Walpole et, à sa chute, devint conseiller du roi. I ! faillit même être nommé solliciter gênerai. En 4750, il recevait les fonctions de juge des plaids communs. GUNDULIC (en italien Gondola). Famille ragusainequi a produit un certain nombre de personnages distingués. Le plus célèbre est le poète Ivan Gundulic, né le 8 janv. 4588, mort en 1638. On sait peu de chose sur sa jeunesse ; il étudia les sciences politiques et entra au service de la république. Passionné pour les poètes italiens, il traduisit en langue illyrienne, c.-à-d. serbo-croate, la Jérusalem délivrée (cette traduction est perdue), un drame deBonarelli, Fillide à Sciro, et un poème de Preti, L’Amante timido. Il donna ensuite quelques drames, une traduction des Psaumes de David, un poème, les Larmes de l’enfant prodigue (Venise, 4624 ; 4 re édit.), quelques œuvres lyriques et enfin le grand poème qui devait assurer sa gloire, Osman. Il y célèbre un épisode récent de la lutte entre les Turcs et les Polonais, entre le sultan Osman ou Othman et le roi Sigismond III. Le poème doit son nom au sultan Osman qui mourut en 1622. Gundulic l’entreprit peu de temps après la mort du sultan, mais il ne l’acheva qu’en 4 627 . L’ouvrage est écrit en strophes de quatre vers de huit syllabes ; ce rythme lui prête une allure plutôt lyrique qu’épique. Il renferme des épisodes romanesques et des digressions lyriques dont quelques-unes sont fort remarquables. Dans l’original, il avait vingt chants ; deux ont été perdus. Deux poètes du xix e siècle, Pierre Sorkocevic (Sorgo) et Mazuranic, ont entrepris de combler cette lacune. L’ Osman est resté longtemps inédit ; il a été publié pour la première fois à Raguse, en 4803 ; il a été réimprimé depuis dans cette ville en 4827 ; d’autres éditions ont été données à Zagreb (Agram) en 4884, 4854, 4877, 1887. Des éditions en caractères serbes ont en outre été publiées à Bude en 1827 et à Semlin (1890). Les œuvres lyriques ou dramatiques de Gundulic ont été éditées en partie du vivant de l’auteur à Venise, et réimprimées depuis à Raguse et à Zagreb. Une édition complète a été publiée par l’académie sud-slave dans la Collection des anciens écrivains croates (Zagreb, 1877). Outre l’épopée et les poésies lyriques, ce recueil comprend des comédies pastorales ou mythologiques : Ariane, l’Enlèvement de Proserpine, Dubravka. L’Os-man est considérée comme l’œuvre la plus achevée de la poésie serbo-croate ; l’auteur imite particulièrement le Tasse et l’Arioste et rivalise souvent avec eux. Gundulic s’inspire non seulement du patriotisme ragusain, mais encore du patriotisme slave ; il a une haute idée de la grandeur de sa race. L’Osman n’a encore été traduit qu’en italien (par Appendini, Raguse, 1827) et en vers latins. L. Léger. Bibl. : Antoine de Sorgo, Revue du Nord, 1838. —