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LAZARISTES — LAZULITE

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supérieur de quelques ecclésiastiques qu’il avait groupés autour de lui depuis 1623. Autorisée par lettres patentes de 1627 et érigée en congrégation par le bref de 1632, la communauté des prêtres de la mission se transporta dans le prieuré de Saint-Lazare, qui devint la maison mère et donna à ces prêtres leur nom populaire. Le but de la congrégation, à laquelle saint Vincent donna une règle, est de travaillera l’instruction des populations de la campagne, de former de jeunes ecclésiastiques aux devoirs de leur ministère, de s’employer au secours et au rachat des esclaves chrétiens de Barbarie, ce qui fut ajouté par saint Vincent au plan primitif de M me de Gondi, et enfin, depuis 1 1 i 40. de faire des missions en terre païenne. L’œuvre se développa très rapidement ; un siècle environ après sa création, on comptait déjà 84 maisons divisées en 9 provinces. Aujourd’hui (1894), la maison mère ou réside le supérieur est à Paris, rue de Sèvres, 9b (depuis 1817). En 1894, il existait en tout 227 maisons, divisées en 31 provinces, dont 8 provinces avec I 2 maisons sont en France. On compte environ 1,300 prêtres, dont 692 sont en Europe ; ils dirigent 22 grands séminaires et évangélisent la Chine depuis 1783, le Levant depuis 1784, la Perse depuis 1811, l’Amérique du Sud depuis 1820, l’Abyssinie depuis 1839 et l’Amérique du Nord depuis 1850. F. -H. K.

LAZARUS (Moritz), philosophe allemand contemporain, né à Filehne, en Posnanie, le 15 sept. 1824. Fils d’un savant rabbin, il étudia lui-même l’hébreu dès l’école, termina ses études classiques au gymnase de Brunswick et étudia l’histoire, la philosophie et le droit à l’université de Berlin. En 1860, il fut appelé comme professeur extraordinaire de philosophie à l’université de Berne ; il y devint professeur ordinaire en 181)2 et recteur en 1863. De retour à Berlin en 1860, il fut nommé en 1868 professeur de philosophie à la Kriegsakademie et en 1873 professeur ordinaire de philosophie à l’université de Berlin où il a enseigné vingt ans avant de rentrer dans la vie privée. Il vient de recevoir (1894), à l’occasion de son soixante-dixième anniversaire, le titre de conseiller intime. — L’un des grands mérites de M. Lazarus est d’avoir fondé en 1839 avec M. Steinthal la Zeitschrift fur Vœlkerpsychologie und Sprachwissenschaft, destinée à étudier les éléments psychologiques de la vie des peuples dans ses manifestations diverses, art, religion, langage, etc. Il y a publié lui-même un nombre considérable d’articles de grande valeur. En philosophie, le principal ouvrage de M. Lazarus est aussi le premier en date : Das Lebender Seele (Berlin, 1853-37, 3 vol. ; 3 e éd., 1883-85, 4 vol. in-8). Cet ouvrage est l’un des plus importants essais de psychologie collective. En réaction contre la psychologie individualiste classique, M. Lazarus cherche à montrer que les éléments de la vie interne, langue, coutume morale, culture supérieure, sont la résultante, la condensation de la vie sociale. La société n’est pas par l’individu, mais l’individu par la société. lia encore écrit en philosophie : Ueb. den Urspruiig der Sitten (conférence faite à Berne, 1860 ; 2 e éd., Berlin, 1867, gr. in-8) ; Ueb. die Ideeninder Geschichte (conférence faite àBerne, 1863 ; 2 e éd., Berlin, 1872, gr. in-8) ; Zur Lehre vo ?i den Sinnestœuschungen (Berlin, 1867) ; Idéale Fragen (discours et conférences, Berlin, 1878 ; 3 éd., Leipzig, 1885, gr. in-8) ; Erziehung u. Geschichte (Breslau, 1881, in-8) ; Ueb. die Reize des Spiels (Berlin, 1883, gr. in-8). La philosophie de M. Lazarus se rapproche sensiblement du réalisme de Herbart ; mais sa méthode rappelle davantage le procédé discursif de Lolze. M. Lazarus a enfin joué un rôle important dans la querelle de l’antisémitisme allemand. Il publia à ce propos un grand nombre de brochures et d’articles réunis délais en un volume : Treuund Fret, Redenu. Vortrœge iib. Jiiden u. Judenlum (Leipzig, 1887, gr. in-8). Malgré la grande modération de ses plaidoyers contre l’antisémitisme et ses protestations de patriotisme allemand, il fut l’objet d’attaques et de calomnies éhontées de la part de la presse. Citons encore Der Prophet Jeremias, essai de psychologie collective (Breslau, 1894, gr. in-8). M. Lazarus passe pour un conférencierde grand talent, et la langue de ses ouvrages est excellente. Th. Kuyssen. Bibl. : R. Flint, The Philos, of Hislory in Europe, 1. 1, dernier chap. — M. Brascii, Gesnmmelte Essaijs u.Chnrakterkœpfe zur neuer. Plrilos. u. Literatur ; Leipzig, 1885.— E. Berliner, Prof. Dr. M. Lazarus u. dieœffenil. Mcinung, pamphlet relatif à la lutte contre l’antisémitisme ; Berlin, 1887. — M. Brascii, Der Begrunder der Vœlher- ]>sychoto<jie, dans Nord el Siid, sept. 1894. LAZENAY. Com. du dép. du Cher, arr. de Bourges, cant. de Lury ; 751 hab.

LAZER. Com. du dép. des Hautes-Alpes, arr. de Gap, cant. de Laragne ; 252 hab.

LAZERGES (Jean-Baimond-Ilippolyte), peintre français, né à Narbonne le 5 juil. 1817, mort à Mustapha (Algérie) le 24 oct. 1887. Fils d’un boulanger, il reçut peu d’encouragements à suivre la carrièreartistique, pour laquelle il montrait cependant, dès l’enfance, une vocation marquée. A vingt ans seulement, il put se rendre à Paris et fréquenter les ateliers du sculpteur David d’Angers et du peintre F. Bouchot. Trois ans après, il faisait admettre un portrait au Salon. Depuis, s’adonnant tout spécialement à la peinture religieuse, il peignit en 1841 une Descente de croix pour la chapelle d’Eu, Jésus aux Oliviers pour l’hôpital de Beaune, puis par la suite la Mort de la Vierge qui décora la chapelle des Tuileries. Il n’en fit pas moins quelques tableaux profanes, le Génie éteint par la Volupté (musée de Carcassonne) ; l’Albane dans son atelier (1853) ; le Foyer du théâtre de l’Odéon un jour de première représentation (1869) et rapporta d’un voyage en Algérie les Kabyles moissonnant et la Danse des Aïssaouas. Cet artiste a publié dans divers journaux des articles sur les arts et t’ait paraître quelques brochures : Des Associations artistiques (1869) ; Etudes sur la réorganisation des beaux-arts (1871), etc.

LAZES (V. Caucase, t. X, pp. 881-2).

LAZI EN Kl . Parc et palais de Varsovie (V. ce mot). LAZISTAN. Région de la Turquie d’Asie, dans la partie N.-E. de ce pays ; elle faisait partie du vilayet de Batoum à l’exception du caza d’Atina, compris dans le vilayet de Trébizonde ; le traité de Berlin a attribué à la Russie la plus grande partie du vilayet de Batoum, comprenant le Lazistan oriental ; la Turquie n’a gardé, de ce vilayet, que les deux cazas occidentaux, ceux de Khopa et de Rizi qui, réunis à celui d’Atina, forment actuellement un sandjak du vilayet de Trébizonde, connu sous le nom de Lazistan. Le gouverneur ou musellim réside à Khopa ; les chefs indigènes ou aïan conservent leur autorité. Le nom de Lazistan, réservé autrefois au littoral, s’est étendu jusqu’à la crête des montagnes. C’est un pays élevé, riche en prairies, en arbres fruitiers et en forêts.

Bibl. : Deyrolle, le Lazistan et l’Arménie, dans le Tour du Monde, 1875-76. — Balansa, Catalogue des graminées du Lazistan ; Paris, 1874.

LAZULITE (Miner.). La lazulitc ou klaurothine est un phosphate hydraté d’alumine, de magnésie et de protoxyde de fer, qui doit son nom à sa belle couleur bleue, rappelant celle du lapis-lazuli. Il se présente en cristaux monocliniques dérivant d’un prisme de 92°ph 1 = 90°47’. Les formes sont assez nombreuses ; les combinaisons les plus fréquentes sont les suivantes : g i o l a i d i l i b l l i , et o’d 1 / 2 / ; 1 / 3 : les macles suivant h 1 sont fréquentes. Il existe un clivage imparfait suivant m. Dureté, 5 à 5.5 ; densité, 3,06 à 3,121. Le minéral possède l’éclat vitreux ; il est transparent en lames minces et fliscliroïques. Le plan des axes optiques est parallèle à g i , la bissectrice est négative ; l’écartement des axes optiques (2 E) est d’environ 135° (rayons rouges). Au chalumeau, le minéral est infusible, mais il se fendille et gonfle. 11 donne de l’eau dans le tube et blanchit. La klaprothine se trouve à Werfen, en Salzbourg, dans de petits filons traversant des schistes argileux, dans le Valais, en Suède et surtout aux monts Grantes, dans le Lincoln (Géorgie), où de très beaux cristaux ac-