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MANTISPE — MANTOUE
— 1183 —


ractérisés par leurs pattes antérieures ravisseuses, rappelant celles des Mantes, et par leurs jambes renflées et garnies d’épines. Leurs tarses ont la faculté de se replier sur la jambe et de servir ainsi à la préhension. La tête est large et porte des antennes courtes. Ces Insectes sont carnassiers ainsi que l’indique la conformation de leurs paties antérieures. On connaît sept espèces de ce genre, qui se trouvent réparties dans les contrées les plus éloignées les unes des autres. Le midi de la France possède le Mantispa pagana III.

MANTO, prophétesse mythique de l’ancienne Grèce. Sœur de Tirésias, elle fut après la prise de Thèbes donnée par les Épigones au temple de Delphes, puis chargée de fonder l’oracle d’Apollon à Claros. Elle aurait épousé le Crétois Rhakios ; de cette union naquit le devin Mopsos. Euripide dit qu’elle aurait eu, d’Alcméon, Amphilochos et Tisiphone.

MANTOCHE (Mantusca). Com. du dép. de la Haute-Saône, arr. de Gray, cant. d’Autrey ; 800 hah. Stat. de la ligne de ch. de fer de Gray à Chalon-sur-Saône. Carrières de pierre. Moulins. Traces de voie romaine. Trouvailles de substructions, mosaïques, statuettes, agrafes, tombes, urnes et monnaies romaines (musée de Gray). Camp antique sur la hauteur appelée Château-Grillot. La seigneurie appartint au moyen âge aux Vergy ; elle passa ensuite aux Bliterswick et aux Joly. Le château féodal, pris et démoli en 1346, pendant Ies hostilités qui suivirent la mort de la comtesse Jeanne, fut rebâti peu après et depuis lors à plusieurs reprises transformé. L-x.

MANTOIS (Meduntensis ager). Ancien pays de la France, compris entre le Vexin français, le Chartrain, le Parisis, le Hurepoix, la Normandie et le Thimerais. Il avait Mantes pour capitale. Il est aujourd’hui compris dans les dép. de Seine-et-Oise et d’Eure-et-Loir.

MANTOUAN (Les), artistes italiens (V. Ghisi et Venusti).

MANTOUE (Mantua, Mantova). I. Ville. — Ville d’Italie, ch. l. de la province du même nom, sur le Mincio, à 42 kil. au N. du Po. C’est la ville la plus forte de toute l’Italie du Nord, grâce aux étangs dont elle est entourée.

Cathédrale San Pietro, à Mantoue.

Au N. de la ville, le Mincio s’étale en trois lacs : supérieur, moyen, inférieur ; au S., un autre bras de la rivière forme de vastes marais. La ville a une enceinte bastionnée. Au N. et à l’E. sont la citadelle et le fort San Giorgio, commandant les digues fortifiées (Argine, Mulino, pont San Giorgio) qui franchissent les lacs ; à l’O. est la redoute de Pradella ; au S., l’îlot fortifié de Cerese, le fort Miglioretto couvrant les ouvrages qui permettent d’inonder toute la zone marécageuse, le fort extérieur de Pietole. Mais l’air y est fiévreux et l’eau peu salubre, et la population y a diminué depuis le siècle dernier ; elle n’est plus que de 28, 048 hab. Elle en avait le double il y a un siècle et demi. Elle a encore des fabriques d’instruments agricoles, d’allumettes, d’objets de cuir, de fourrures, de draps et de soieries, des tanneries, corderies et imprimeries. Elle possède un port fluvial sur le canal qui la traverse ; des voies ferrées mènent à Vérone, Modène, Pavie, Monselice, des tramways à vapeur à Brescia, Asola, etc. Beaucoup de monuments rappellent son antique splendeur : la cathédrale San Pietro dont le caractère gothique a été à l’intérieur tout à fait transformé par Jules Romain, église à cinq nefs du XIVe siècle ; — Saint-André, commencé en 1472, sur les plans d’Alberti, achevé en 1782, avec une belle façade en marbre blanc, une tour gothique et de nombreuses fresques ; c’est un des plus curieux édifices de la Renaissance ; — le palais ducal (Corte reale), bâti en 4302, décoré par Jules Romain, avec de belles salles, de superbes plafonds, des fresques, etc. ; la partie la plus ancienne forme le Castello di Corte, orné de tours, décoré de peintures murales de Mantegna sur la vie de Louis de Gonzague ; — le palais du Té (abréviation de Tejetto), construit par Jules Romain, avec la célèbre salle des géants, où la chute des géants est représentée dans une fresque dont les personnages ont 4m 50 de haut. Le musée contient des antiquités remarquables ; la bibliothèque est riche d’environ 80, 000 volumes et 4, 200 manuscrits. Mantoue a une académie (Virgiliana) des sciences et des beaux-arts, un jardin botanique, un lycée, un évêché et une synagogue bâtie depuis 48-113 ; on compte, en effet, dans cette ville, une assez forte proportion de juifs.

Mantoue, qui se targue surtout d’être la patrie de Virgile, a eu deux écoles de peintres célèbres : celle de Mantegna au xve siècle, celle de J. Romain au xvie siècle.

II. Province — La prov. de Mantoue fait partie de l’ancienne Lombardie ; elle est située sur les deux rives du Pô. Sa superficie est de 2, 363 kil. q. Sa population, en