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CHANTE


Tu souffres ; le dard de l’amour
T’a fait, au cœur, une blessure,
Tu pleures ; la misère, un jour,
A mis en toi sa meurtrissure ;
Plus de bouleau, plus de sapin,
Pour nourrir ta flamme mourante,
Dans ton armoire plus de pain :
Chante !…

Les épis riaient dans tes champs ;
Ta moisson future était belle ;
Tes gerbes doraient les penchants,
Et brillaient dans l’aube nouvelle.
Mais les ouragans sont venus,
Broyant ta moisson grandissante,
Et voilà que tes champs sont nus :
Chante !…