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LE SOIR TOMBAIT…


Le soir tombait au loin ; la nature apaisée,
Dans un riant silence, attendait le sommeil.
Tout bruit s’était éteint ; la terre reposée,
Semblait boire à grands flots l’or du couchant vermeil.
Et la brise du soir qui venait des montagnes,
Mêlait l’odeur des bois à l’odeur des grands foins,
Dont la blonde moisson inondait les campagnes ;
Le soir tombait, au loin…

Assis près de leur seuil, en ce soir pacifique,
Un couple d’« habitants » causait à demi voix.
Elle, avait la douceur des aïeules antiques,
Et lui, le pur profil des colons d’autrefois.
Leur visage, ce champ labouré par la vie,
Portait le sceau sacré des chagrins et du deuil.
Ils causaient dans la paix de l’ombre épanouie,
Assis près de leur seuil…