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la vieille tante


Elle connaissait maints secrets, maintes tisanes,
Et s’épeurait des bruits que le vent fait dehors ;
Elle savait choisir les herbes des savanes,
Et craignait les « quêteux », « car ils jetaient des sorts »…

Souvent, nous l’avons vue au reflet de la lampe,
Frileuse, et redoutant les grands froids de l’hiver,
Avec son vieux bonnet de lame sur la tempe,
Lire en faisant tourner les pages à l’envers !…

Cependant, nous l’aimions, et, dans notre tendresse,
Survivent à jamais, en regrets enchantés,
Les récits dont elle a charmé notre jeunesse,
Et les airs d’autrefois qu’elle nous a chantés !…