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les deux champs



C’est la plaine des morts, c’est le champ du repos,
C’est là que tout finit, c’est là que tout commence.
C’est dans ce champ que Dieu fait reluire sa faux,
Et que l’aile du temps jette son ombre immense !…


Là, des épis humains, dans l’herbe sont couchés,
Et reposent, parmi les feuillages agrestes :
Le divin moissonneur, un jour, les a fauchés,
Car il les a voulus pour ses granges célestes !…

II

Lorsque vous nous aurez transplantés dans vos plaines,
Sur les coteaux divins, quand nous resplendirons.
Dans vos matins brillants et vos aubes sereines,
Seigneur, nous revivrons et nous refleurirons !…

Puisant la vie, au sein de votre azur sublime
Dans vos champs, nous serons ruisselants de beauté.
Sur nous, toujours vivant et toujours magnanime,
Brillera le soleil de votre éternité !…