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nuit d’été



La feuille tremble et se balance,
Le vent fait craquer les buissons :
Oh ! ce réveil plein de silence !
Ce silence plein de chansons !…


Vous qui dormez, dans votre tombe,
Ô morts, n’avez-vous pas frémi,
Sous la chaude brise qui tombe,
Ce soir, du vallon endormi ?…


N’avez-vous pas — ô douce ivresse ! —
Vu renaître, tous à la fois,
Vos rêves ardents de jeunesse,
Et vos purs amours d’autrefois ?…


Écoutez ! Le chêne soupire,
La terre est prise de langueur ;
On dirait que le sol respire,
Et qu’on entend battre son cœur !…


Ô douceur étrange ! Ô délire !
Ô paix dont nous sommes grisés !
On croit voir passer des sourires !
On croit voir flotter des baisers !…