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qui se penchent comme des cierges vivants sous la voûte du ciel. Nos pieds fatigués fouleront encore la douce et légère mousse des savanes, qui s’étend comme une écharpe de soie sur les épaules de la Terre. Nous pourrons apercevoir, comme jadis, du fond de sa grotte de verdure, le charmant petit écureuil aux yeux vifs, qui nous regarde, curieux et surpris.

Et voici l’heure aussi d’aimer davantage notre pays. Que toutes les fibres de notre âme se rattachent à la terre natale, comme la racine des arbres et la tige des épis qui trouvent une force nouvelle dans le sol nourricier ! Voici que les splendides moissons canadiennes vont chanter bientôt l’hymne de la survivance à travers le grand vent qui souffle sur nos plaines. Le prodigieux et rapide été bondit sur les bords de notre fleuve, de nos collines et de nos monts. Fixons les yeux sur notre pays ; aimons-le d’un amour intense. Il est riche, il est fécond, il est glorieux. Rendons-lui en amour ce qu’il nous donne en bienfaits…

Saluons le printemps canadien qui sort des blanches neiges !