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Des champs pleins d’épis, des foyers pleins d’enfants, voilà comment se perpétuent sur cette terre d’Amérique le courage et l’héroïsme de nos ancêtres français. Peuple de missionnaires, de défricheurs et de colonisateurs, peuple de France, soyez loué par les plaines, par les épis, par les enfants du Canada !

Et moi je m’attache de plus en plus à ces lieux où tant de souvenirs me retiennent. Je suis comme le lierre uni à l’arbre par mille enlacements. On peut le broyer et le tordre, on peut briser ses longues tiges ; il reste toujours attaché par quelque lien puissant. « Je meurs où je m’attache » semble-t-il dire. Et moi je dis de même. Jamais je ne voudrais partir de cette maison.

Ma tâche est d’amuser les enfants de mon frère quand leur mère est occupée à d’autres travaux, (ce qui arrive très souvent). Ils se tiennent bien sages tant que je consens à leur chanter ces bribes de chansons que ma mémoire a retenues. Parfois c’est :

La poulette noire
Qui a pondu dans l’armoire,