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Page:Lamontagne-Beauregard - Légendes gaspésiennes, 1927.djvu/102

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LÉGENDES GASPÉSIENNES.

hautes herbes du chemin, et rampait le long des clôtures comme une couleuvre… De loin, il aperçut à travers les fenêtres le va-et-vient des noces… C’était un soir d’octobre odorant et tiède. Toutes les portes étaient ouvertes. Il approcha avec des précautions extrêmes, et se faufila dans un recoin du poulailler où il pouvait voir sans être vu.

Des hommes rentraient et sortaient. Des femmes, les mains chargées de plats fumants, se pressaient dans la cuisine avec excitation. À table, il vit qu’on mangeait et qu’on s’amusait ferme. Les verres s’entrechoquaient, les visages souriaient, les rires grossissaient. Des goulots de bouteilles luisaient sous les feux de la lampe… Quelques hommes plus en gaieté que les autres chantaient par bribes des chansons populaires, des chansons d’ivrogne… Ces voix entremêlées, discordantes, pleines d’une bruyante griserie, montaient par-dessus tout le tumulte, couvraient tous les bruits, tous les sons.