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LA MOISSON NOUVELLE


Comme la vie était radieusement belle,
Avec ses durs travaux, avec les maux anciens !
Comme la plaine avait de richesses en elle !
Comme le jour dorait les champs qui furent siens !…

Oh ! comme il se souvient de la faux dans les herbes,
Des chevaux haletant au milieu des labours !…
Et tel qu’il moissonnait jadis les blés superbes,
Aujourd’hui le destin moissonne tous ses jours !…

Mais, parfois, quand revient le temps de la semaille,
Que, dans les champs lointains, soufflent chevaux et bœufs,
Quand, les hommes, coiffés d’un grand chapeau de paille,
S’en vont, faucille au dos, dans les chemins herbeux,