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LA MOISSON NOUVELLE


Las enfin de chercher une joie incertaine,
Tu pleureras le toit si charmant et si gai ;
L’image de la bonne terre canadienne,
Surgira pure et belle en ton cœur fatigué !

Tu sentiras le poids du leurre et des mensonges,
L ennui de vivre loin du sol où l’on est né ;
Tu verras tournoyer chaque nuit, dans tes songes,
Les rivages du nord, les monts du Saguenay…

Alors tu pleureras notre fleuve et ses grèves,
La rive d’or au flot si doux et murmurant,
Tu seras lourd d’ennuis, de remords et de rêves,
Et tu regretteras les bords du Saint-Laurent !…