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LA MOISSON NOUVELLE


De ces soirs radieux où l’air semble de flamme,
Où les brûlantes mains tressaillent de s’unir,
De ces soirs où l’amour nous met le ciel dans l’âme,
O morts, vous n’avez pas perdu le souvenir !…

Lorsque les soirs d’été chantent dans les ramilles,
Vous reprenez, vivants, votre corps ranimé,
Et vous venez sans bruit, à travers les charmilles,
Pour revoir les lieux chers où vous avez aimé…

Et quand les gais amants par les nuits étoilées,
En silence, dans le jardin viennent s’asseoir,
Je vois passer votre ombre aux détours des allées,
Et je sais que votre âme flotte en l’air du soir !…