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LA MOISSON NOUVELLE


La brise tiède vient onduler sur la brousse
Comme une lyre qui jouait entre nos doigts…
Oh ! comme le ruisseau gazouille sous la mousse !
Oh ! comme le ruisseau gazouille au fond des bois !

Seul, tu te promenais dans le soir, ô génie,
Sous le ciel de Norvège aux grands pommiers en fleurs ;
Ton rêve était, beauté, ta pensée : harmonie,
Et ton âme exaltait ses magiques douleurs…

Et pendant que la lune jaune éclairait l’herbe,
Et que tu t’en allais, sous les arbres, errant,
O Grieg, tu composas la musique superbe
Que tous les amoureux écoutent en pleurant…