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UN CŒUR FIDÈLE

Venez danser avec nous », et la danse reprenait de plus belle.

Antoine Beaudoin, suant à grosses gouttes, jouait avec rage en frappant du pied avec mesure. Tous les airs sautillants des quadrilles passaient sous son archet. C’était harmonieux, malgré mille sons discordants. C’était l’âme de la race qui s’exhalait dans cette gaîté douce, cette gaîté robuste que ni le travail ni la rude vie ne peuvent assombrir. C’est l’âme des aïeux qui chante dans les violons, les soirs des noces, quand on danse à la lampe… C’est elle, l’âme ancienne, qui sourit aux épousailles, elle qui bénit les espérances et veille sur les divines promesses des enfants blonds dans les foyers reconstitués ! C’est l’âme des aïeux qui, voyant qu’elle va continuer de