Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
157
UN CŒUR FIDÈLE

Elle passait son temps à des niaiseries. Tout au plus pouvait-elle éplucher les légumes et jeter le grain aux poules. Elle s’asseyait près du poêle, même quand il ne chauffait pas, tandis que les arcs de sa chaise berceuse usaient de plus en plus le bois du plancher.

Elle avait une affection sans bornes pour son frère, qu’elle appelait l’Zèbe. Dès qu’il déposait ses habits quelque part, elle courait les chercher pour les brosser et les plier, de sa vieille main raboteuse. À table, elle refusait de manger quand il n’était pas là, et, chaque jour, elle entassait pour lui en secret, dans un coin de l’armoire, les plus gros œufs qu’elle dérobait au poulailler.

Marie s’était résignée à subir sa compagnie et les ennuis qu’elle lui causait par sa