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Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/178

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UN CŒUR FIDÈLE

vécues loin des siens, l’horreur de se trouver seul dans un pays étranger, loin, si loin de tout ce qu’il avait aimé, il avait souffert tout cela à cause d’elle puisqu’il s’était enfui après son abandon, cet abandon brutal qui avait tout détruit.

Assis devant elle, un peu courbé en avant, tournant entre ses mains son chapeau de feutre mou, il regardait avec ardeur, de toute son âme, celle qui était pour lui la seule, l’unique bien-aimée. Il était comme un avare qui a retrouvé son trésor. Il la regardait sans cesse ne pouvant en détacher sa vue, comme l’assoiffé regarde la source que ses lèvres brûlantes recherchent. Il s’enivrait d’elle, de sa chère présence, et son visage avait pris une expression lumineuse.