Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
29
UN CŒUR FIDÈLE

tendre et juteuse qui se cache dans la fraîcheur de l’herbe, sur le rebord des fossés. Il en cherchait parfois très longtemps, si bien qu’il s’enfonçait dans le ravin et qu’on ne le voyait plus. Tout à coup, émergeant des buissons, il accourait en criant : « Me v’là riche ! » Il s’approchait d’elle, elle ouvrait la bouche, et les fruits savoureux étaient engloutis, laissant sur les doigts du garçon des marques rouges comme du sang frais.

Mais l’idylle était entrecoupée d’impressions tragiques. Tous les enfants connaissaient la « Maison Condamnée ». Comme elle était encore vivante dans la mémoire de Jean ! Elle se trouvait sur le chemin de l’école, à la troisième terre en haut de chez Gros-Jean Dumont. Abandonnée