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Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/34

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UN CŒUR FIDÈLE

disait la mère, Marie ne devait aimer qu’un homme instruit. Le jeune Beaulieu, qui avait abandonné l’école bien jeune, ne pouvait pas être un prétendant acceptable. De plus, la fermière arrogante détestait la mère de Jean, et leur rancœur ne faisait que s’accroître. Histoire de bavardage grossi de bouche en bouche.

Mais le jeune homme faisait naître souvent l’occasion de la revoir. Presque tous les soirs il allait, avec son frère Lisée, rejoindre les jeunes Dumont, pour jouer à la balle dans le champ, ou pour jaser tout à son aise. Cela lui permettait de voir Marie. Elle sortait de la maison, en coup de vent et venait guetter la balle pour ne pas la laisser rouler trop loin. Jean, que ce jeu bruyant stimulait, devenait rouge, et