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UN CŒUR FIDÈLE

— Tu viens qu’ri de l’eau ? lui demanda Jean.

— Oui ; c’est le père qui a soif.

— Depuis quand es-tu arrivée ?

— D’hier. Aujourd’hui le père venait semer sur la côte. J’ai dit : j’y vais, il y a trop longtemps que j’ai pas vu cela !

Ils se regardèrent quelques instants, sous l’emprise d’une joie secrète. Puis il reprit :

— T’as grandi, t’as l’air bien ! C’était l’expression de son admiration.

Elle était ravissante, en effet, avec son teint de lys et de roses, ses yeux vifs et intelligents, ses lèvres au fin sourire, encadrant deux rangées de dents blanches comme des perles d’ivoire.