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UN CŒUR FIDÈLE

garçons ont fait les travaux ; on n’était pas plus pauvre qu’avant. Un habitant est toujours sûr de son pain. Moi je te dis qu’un habitant est un roi ! »

Gros-Jean ne répondit pas ; il ne semblait pas convaincu.

Les chevaux s’étaient arrêtés devant la grange au-dessus de laquelle le soleil pâle achevait de disparaître. Le vent s’était un peu adouci, et quelques belles étoiles apparaissaient. C’était le moment de rentrer chez soi.

Jean et Marie avaient marché presque sans rien dire. Qu’avaient-ils besoin de paroles ? Ils étaient subjugués par la douceur de ce revoir si charmant. La nature était sombre, mais un printemps mysté-