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Page:Lamontagne-Beauregard - Un cœur fidèle, 1924.djvu/87

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UN CŒUR FIDÈLE

remous aux vagues d’or prolongeait le reflet rose que laissaient les nuées du couchant.

Dans ce coin enchanteur tout semblait fait pour entretenir les rêves d’une âme ardente. Rose-Alma, l’œil brillant et la lèvre en feu, trouvait que le roman ne marchait pas assez vite : néanmoins, elle voyait poindre déjà une idylle d’amour. Elle guettait l’instant où son cousin, vaincu comme tant d’autres, s’agenouillerait à ses pieds.

Mais elle attendit en vain. L’indifférence de Jean devint de plus en plus grande. Plus le ciel était rose, plus l’eau était calme, plus le soir était pur, plus la pensée du jeune homme s’élançait vers Marie. Car en face de tout ce qui est beau, le bien-aimé ne pense qu’à la bien-aimée…