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VISIONS GASPÉSIENNES


Les femmes n’ont pas de toilette,
Toutes le même accoutrement :
Un petit châle en flanellette,
Sur l’épaule, négligemment…

Plusieurs d’entre elles sont jolies,
Avec dans les yeux des éclairs,
Le sourire aux mélancolies,
La bouche large, et les cils clairs.

Ils prennent peu de nourriture,
Et dorment sous le firmament.
Ils ont l’amour de l’aventure,
Du hasard et du mouvement.

Quand on les voit on dit : « Chimère
De courir ainsi le chemin !… »
Mais la pensée est moins amère
Sans le souci du lendemain…

C’est peut-être très beau de vivre
En ce continuel départ,
Et, n’ayant nul rêve à poursuivre,
De ne s’attacher nulle part !