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VISIONS GASPÉSIENNES


MA SŒUR


Amante du silence et des choses rustiques,
Et belle des trésors infinis de son cœur,
Elle a le pur regard des Madones antiques,
Ma sœur !

Le soir, à son fuseau, tout comme notre mère,
Elle poursuit très tard son cher et dur labeur ;
Et pour se délasser elle nous lit Homère,
Ma sœur !

Elle nous apprenait à dire nos prières,
Et, près du vieux berceau, chantant, à la noirceur,
Souvent elle a veillé le sommeil de nos frères,
Ma sœur !