— « À la veillée, au seuil de nos chaumières.
Sous les accords des merles du printemps,
Nous apprenions les danses des fermières :
Ah ! le bon vieux temps !
— « Et quand venait la saison des semences
Je te suivais dans les houx palpitants ;
Ta douce voix me chantait des romances :
Ah ! le bon vieux temps !
— « Et bien souvent — Ah ! je me le rappelle ! —
À la brunante, en simples pénitents,
Nous dirigions nos pas vers la chapelle :
Ah ! le bon vieux temps !
— « Un beau matin, l’âme toute ravie,
Le front paré des fleurs de nos vingt ans,
Nous devenions épousés pour la vie :
Ah ! le bon vieux temps ! »
....................
Tous deux sont morts. Dans une paix touchante,
Dormez, vieillards, reposez-vous longtemps,
Sans vous douter que j’envie et je chante
Votre bon vieux temps !
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VISIONS GASPÉSIENNES
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