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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

de Satan en personne, j’en passerais ma fantaisie. »

Minuit sonna, c’était l’heure où chacun rentrait chez soi. Le comte de Maurand et deux de ses amis, qui logeaient dans le même quartier (la rue des Nobles), quittèrent la compagnie qui restait encore attablée dans la rue Gourmande, et prirent le chemin de leur quartier ; comme ils traversaient la Pierre (marché principal de Toulouse), ils virent devant eux une femme que précédait une manière de page qui portait à la main un falot. Le comte de Maurand, laissant en arrière ses deux camarades, pressa le pas et vint rejoindre cette créature qui semblait chercher une bonne fortune. Elle était jolie, brune, blanche et gracieuse. Son corps était charmant. Une robe de soie jaune, un mantelet de taffetas gris brodé d’un point d’Argentan, un manchon de marte, formaient