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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

heureux frère !… Sanche tombe, saisit le fer, et meurt en disant : « Je laisse à Dieu le soin de ma vengeance !… »

» Le barbare Mainfroid fut trompé dans son attente ; Sanche ne portait point son or avec lui ; l’assassin, maudissant un crime inutile, s’éloigna, en blasphémant, du corps de sa victime ; mais il ne put empêcher le remords vengeur de le suivre et de l’atteindre.

» Le lendemain, les écuyers de mon frère arrivèrent dans l’hôtellerie, demandant si l’on n’avait point vu leur maître : on leur répond que deux croisés ont passé la nuit dans la maison ; que l’un est reparti bientôt après son arrivée, mais que l’autre est resté, et que sans doute il sommeille encore. Sur le portrait qu’on leur en fit, ils reconnurent Sanche. On attendit longtemps son réveil ; mais enfin, s’apercevant qu’il tardait à des-