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SOUVENIRS D’UN FANTÔME.

lecteur que Didier soutint dans la Judée la haute réputation qu’il s’était acquise en Europe. Son voyage ne fut qu’une suite de victoires. Redouté des Sarrasins, il contribua de beaucoup à leur défaite ; plus d’un guerrier lui dut la vie : il fut brave et modeste tout à la fois. Les beautés de ces brûlantes contrées cherchèrent à le séduire ; mais la foi qu’il avait promise à Sancie ne fut jamais violée ; et, dans tout l’Orient, il fut connu sous le nom glorieux de chevalier de la fidélité. Estimé par ses compagnons d’armes, redouté de ses ennemis, Didier passa deux longues années loin de l’amie de son cœur : il serait resté encore quelque temps en des lieux où sa présence devenait nécessaire, lorsqu’un pèlerin, nouvellement arrivé du Languedoc, lui apprit la mort d’Arnaud de Voisins, père de Sancie. Alors tout fut oublié ; il se hâta de partir, brûlant de